Armstrong, je ne suis pas noir,
Je suis blanc de peau,
Quand on veut chanter l'espoir,
Quel manque de pot !
Oui j'ai beau voir le ciel, l'oiseau,
Rien, rien, rien ne luit là haut,
Les anges, zéro,
Je suis blanc de peau.
Armstrong, tu te fends la poire,
On voit toutes tes dents,
Moi je broie
plutôt du noir,
Du noir en dedans.
Chante
pour moi, Louis, oh oui,
Chante, chante, chante ça tient au chaud,
J'ai froid, oh moi,
Qui suis blanc de peau.
Armstrong, la vie quelle histoire,
C'est pas très marrant,
Qu'on l'écrive blanc sur noir,
Ou bien noir sur blanc.
On voit surtout du rouge, du rouge,
Sang, sang, sans trêve ni repos,
Qu'on soit, ma foi,
Noir ou blanc de peau.
Armstrong, un jour tôt ou tard,
On s'ra plus qu'des os ...
Est-ce que les tiens seront noirs
?
Ce s'rait rigolo !
Allez Louis, allé-luia
Au-delà de nos oripeaux,
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau.
Claude Nougaro
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